Qu'est-ce qu'une holding et pourquoi en créer une ?
Une holding (ou société de participation) est une structure dont l'objet principal est de détenir des participations dans d'autres sociétés. Elle n'exerce pas directement d'activité opérationnelle, mais contrôle et coordonne les activités de ses filiales.
Son rôle ? Gérer des titres, définir la stratégie du groupe, et centraliser certaines fonctions comme la trésorerie ou les services administratifs.
La création d'une holding répond généralement à plusieurs objectifs :
- Optimiser la gestion d'un groupe de sociétés,
- Faciliter la transmission d'entreprise,
- Sécuriser son patrimoine,
- Bénéficier d'avantages fiscaux.
Les avantages de la création d'une holding
Vous hésitez encore ? Voyons ensemble pourquoi tant d'entrepreneurs franchissent le pas.
Optimisation de la gestion
La holding permet une vision globale et stratégique de l'ensemble des activités. Concrètement, ça se traduit par :
- Une centralisation des décisions stratégiques,
- Une mutualisation des ressources entre filiales,
- Une meilleure coordination des différentes entités du groupe.
Optimisation de la trésorerie
C'est l'un des atouts majeurs ! La holding peut centraliser les excédents de trésorerie des filiales et les redistribuer selon les besoins. Résultat ? Une gestion financière plus efficace et des économies d'échelle significatives.
Les flux de trésorerie peuvent également être orientés vers les filiales qui ont besoin d'investissements, sans passer par des financements externes plus coûteux.
Les avantages fiscaux et financiers
On ne va pas se mentir, c'est souvent LA motivation principale. Parmi les avantages fiscaux :
1. Le régime mère-fille : exonération (à 95%) des dividendes reçus des filiales,
2. L'intégration fiscale : compensation des bénéfices et pertes entre sociétés du groupe,
3. La déductibilité des intérêts d'emprunt pour l'acquisition de participations (dans certaines limites),
4. L'optimisation de la transmission du patrimoine professionnel.
Les avantages juridiques
La structure holding offre également une protection juridique non négligeable :
- Limitation des risques : séparation des patrimoines et des responsabilités,
- Protection des actifs stratégiques : placement des brevets, marques ou immobilier dans des structures dédiées,
- Souplesse dans l'entrée/sortie d'investisseurs au niveau des filiales ou de la holding.

Choix du statut d'une holding : quels enjeux ?
Le choix du statut juridique de votre holding est une décision stratégique qui aura des implications concrètes sur la gestion, la fiscalité, la gouvernance et l’évolution future de votre groupe. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas d’une simple formalité administrative : c’est un choix structurant, qui doit s’aligner avec votre vision à moyen et long terme.
Il convient donc de prendre en compte plusieurs éléments clés :
- Vos objectifs patrimoniaux et fiscaux : souhaitez-vous optimiser la transmission de votre patrimoine ? Réduire l’impôt sur les revenus issus de vos participations ? Utiliser la holding comme levier de financement d’un LBO ?
- La nature des actifs détenus : une holding immobilière ne se structurera pas de la même manière qu’une holding détenant des actions de sociétés commerciales. Certaines formes juridiques sont plus adaptées à un patrimoine passif (comme une SC), d’autres à une activité opérationnelle ou financière (comme la SAS).
- Votre stratégie de développement : envisagez-vous d’acquérir d’autres sociétés ? De regrouper plusieurs activités sous une même entité ? De faire entrer des investisseurs externes ? Le degré de flexibilité requis influencera le choix du statut.
- Votre situation personnelle : êtes-vous seul à la tête du projet ou entouré d’associés ? Votre régime matrimonial, votre âge, votre situation professionnelle ou encore vos objectifs de retraite peuvent orienter le choix de la structure.
Il n’existe aucune solution universelle. Le statut idéal dépend de votre projet, de votre environnement et de votre vision. Une erreur à ce stade peut entraîner des surcoûts, une perte d’efficacité fiscale ou une rigidité juridique difficile à corriger par la suite.
Voici quelques questions essentielles à se poser pour guider votre réflexion :
- Cherchez-vous avant tout une optimisation fiscale (régime mère-fille, intégration fiscale, déductibilité des intérêts d’emprunt) ?
- Souhaitez-vous travailler seul ou avec des associés ? Le degré de souplesse dans la répartition du capital et des pouvoirs peut alors devenir un critère déterminant.
- Votre holding est-elle conçue pour un cadre familial stable ou ouverte à des investisseurs tiers, avec des entrées et sorties possibles ?
- Quel est l’horizon de temps de votre projet ? Court terme (ex : rachat d'entreprise), moyen terme (ex : transmission), long terme (ex : gestion patrimoniale) ?
Répondre honnêtement à ces questions vous aidera à identifier la structure juridique la plus cohérente avec vos besoins. Dans tous les cas, il est vivement recommandé de se faire accompagner par un professionnel (avocat fiscaliste, expert-comptable) pour valider le choix, sécuriser les statuts et éviter les mauvaises surprises.
Les formes juridiques pour une société holding
Le choix de la forme juridique de votre holding dépend de la nature de vos projets, de vos objectifs patrimoniaux et fiscaux, ainsi que de la structure de votre groupe. Voici un panorama des principales options possibles, avec leurs avantages, leurs limites, et les cas d’usage les plus adaptés.
Société Civile (SC ou SCI)
La société civile est fréquemment utilisée dans un cadre patrimonial, en particulier lorsqu’il s’agit de détenir et gérer un patrimoine immobilier ou un portefeuille de titres familiaux. Elle est appréciée pour sa souplesse de fonctionnement et la transparence fiscale qu’elle permet.
Avantages :
- Grande flexibilité statutaire, notamment pour aménager les règles de gestion et de transmission,
- Imposition directe entre les mains des associés (IR), ce qui permet d’optimiser la fiscalité selon le niveau d’imposition personnel,
- Structure légère et peu contraignante, adaptée aux objectifs de long terme,
- Transmission des parts facilitée dans un cadre familial (abattements, démembrement...),
- Coûts de création et de gestion globalement modérés.
Inconvénients :
- Les associés sont responsables indéfiniment des dettes sociales, à hauteur de leur participation, ce qui peut être risqué sans précautions statutaires,
- Peu adaptée à une activité commerciale ou opérationnelle directe,
- Incompatibilité avec certains régimes fiscaux avantageux comme l’intégration fiscale,
- Moins bien perçue par les investisseurs ou partenaires extérieurs.
Cas d'utilisation :
La société civile est idéale pour structurer un patrimoine familial (immobilier, portefeuille de titres), sécuriser des actifs et faciliter leur transmission. C’est une solution de choix pour une holding passive orientée long terme.
Société par Actions Simplifiée (SAS)
La SAS s’est imposée comme le format de référence pour les holdings modernes, en raison de sa souplesse, de son attractivité fiscale et de sa compatibilité avec les montages financiers et investisseurs externes.
Avantages :
- Très grande liberté statutaire : vous pouvez modeler la gouvernance (président, organes de contrôle…), répartir les droits de vote ou économiques de manière fine,
- Responsabilité limitée aux apports, ce qui protège le patrimoine personnel des associés,
- Éligible à l’intégration fiscale, permettant d’optimiser la fiscalité de groupe,
- Flexibilité dans la répartition du capital et des dividendes (actions de préférence, pactes d’associés…),
- Bonne crédibilité bancaire et juridique, souvent attendue par les investisseurs ou partenaires.
Inconvénients :
- Les coûts de création sont plus élevés (notamment si vous faites appel à un juriste pour les statuts),
- Formalisme juridique plus lourd qu’une SC, notamment pour les assemblées et certaines obligations déclaratives,
- Soumise par défaut à l’impôt sur les sociétés (IS), ce qui peut être un frein si vous recherchez une transparence fiscale à court terme.
Cas d'utilisation :
La SAS est particulièrement recommandée pour les holdings entrepreneuriales : rachats d’entreprises, gestion active de participations, projets de croissance externe ou accueil d’investisseurs tiers. C’est la forme la plus polyvalente.
Société à Responsabilité Limitée (SARL)
La SARL reste une structure populaire, notamment pour les projets à taille humaine ou familiaux. Elle offre une alternative plus simple que la SAS, tout en bénéficiant d’un cadre juridique solide.
Avantages :
- Responsabilité limitée au montant des apports,
- Fonctionnement plus encadré, donc sécurisé pour des associés non expérimentés,
- Régime fiscal de l’IS par défaut, avec option possible pour l’IR sous conditions (notamment pour les SARL de famille),
- Coûts de création et de fonctionnement raisonnables,
- Accès possible à l’intégration fiscale.
Inconvénients :
- Rigidité dans la rédaction des statuts et l’organisation (moins de libertés qu’en SAS),
- Limitation à 100 associés maximum,
- Cession de parts plus formalisée (agrément obligatoire sauf clause contraire),
- Image perçue comme plus traditionnelle, parfois moins "corporate" auprès des partenaires financiers.
Cas d'utilisation :
La SARL convient bien pour une holding simple, détenue par un cercle restreint (famille, associés historiques), ou pour gérer un nombre limité de participations, sans ouverture au marché ou à des partenaires tiers.
Autres formes juridiques de holding possibles
EURL / SASU
Il s’agit des versions unipersonnelles de la SARL (EURL) et de la SAS (SASU). Elles sont particulièrement adaptées si vous souhaitez créer votre holding seul, sans coassocié au démarrage. Ces structures permettent de bénéficier des mêmes régimes fiscaux (IR ou IS), de la même responsabilité limitée et des mêmes dispositifs d’intégration fiscale que leurs équivalents pluripersonnels.
L’EURL est souvent privilégiée pour sa simplicité comptable et juridique. La SASU, quant à elle, offre une flexibilité plus grande dans la gestion, et facilite une future ouverture à d’autres investisseurs ou associés.
Ces formats sont idéaux pour les projets personnels ou en phase de démarrage, avant une éventuelle évolution vers des structures plus ouvertes.
SPFPL (Société de Participations Financières de Professions Libérales)
La SPFPL est un statut spécifique destiné aux professions libérales réglementées : avocats, experts-comptables, médecins, notaires, architectes, etc.
Elle permet à ces professionnels de structurer leurs participations dans des sociétés d’exercice libéral (SEL), tout en respectant les contraintes déontologiques et juridiques propres à leur activité.
Avantageuse pour la gestion financière, la mutualisation de services, la transmission du cabinet ou la création de groupes pluridisciplinaires, la SPFPL est un outil puissant... mais très encadré. Son utilisation nécessite un accompagnement juridique spécialisé, notamment pour obtenir l’agrément des ordres professionnels compétents.

Le tableau comparatif des formes juridiques
Pour vous aider à y voir plus clair, voici un comparatif des principales caractéristiques :
Choisir le meilleur statut juridique pour votre holding
Le choix optimal dépend de nombreux facteurs. Analysons quelques situations typiques.
Pour une holding patrimoniale familiale
Vous souhaitez principalement gérer et transmettre un patrimoine familial ?
La Société Civile peut être la solution idéale, notamment si :
- vous détenez principalement des actifs immobiliers,
- vous souhaitez une fiscalité transparente,
- la transmission aux enfants est une priorité,
- vous n'avez pas besoin d'une intégration fiscale.
Pour une holding de rachat d'entreprise (LBO)
Dans le cadre d'une opération de LBO ou de croissance externe active :
La SAS s'impose généralement, car elle permet :
- D'accueillir facilement des investisseurs,
- De mettre en place une intégration fiscale,
- De structurer différentes catégories d'actions,
- D'optimiser le financement de l'acquisition.
Pour une holding opérationnelle
Si votre holding fournit des services aux filiales (management, administratif...) :
La SAS ou la SARL sont adaptées, avec une préférence pour :
- La SAS si vous avez plusieurs associés avec des rôles différents,
- La SARL si la structure reste simple et familiale.
La création et formalités de la holding
Une fois votre choix effectué, place à la création !
Les démarches administratives et juridiques
La création d'une holding suit globalement les mêmes étapes que toute société :
1. Rédaction des statuts (attention particulière à l'objet social),
2. Dépôt du capital social sur un compte bancaire,
3. Publication d'une annonce légale,
4. Immatriculation au RCS (Registre du Commerce et des Sociétés),
5. Déclarations fiscales spécifiques si nécessaire.
Mais attention ! Les statuts d'une holding méritent une attention particulière. Ils doivent précisément définir :
- L'objet social (acquisition et gestion de participations),
- Les règles de gouvernance,
- Les modalités de cession des titres,
- Les droits financiers des associés.
Le coût de création
Le budget à prévoir varie selon la forme juridique :
- SC/SCI : entre 1 000€ et 1 500€,
- SARL : entre 1 200€ et 2 000€,
- SAS : entre 1 500€ et 3 000€.
À ces frais s'ajoutent éventuellement les honoraires de conseil (avocat, expert-comptable) qui sont vivement recommandés vu les enjeux stratégiques et fiscaux.
Choisir la forme juridique de votre holding est une décision stratégique qui influencera durablement le développement et la fiscalité de votre groupe.
Les points essentiels à retenir :
- La SC est adaptée aux structures patrimoniales et familiales,
- La SAS offre une grande flexibilité pour les projets entrepreneuriaux,
- La SARL reste une option solide pour les petites structures.
Mais au-delà de ces considérations générales, chaque projet est unique. La meilleure décision sera celle qui correspondra précisément à vos objectifs personnels et professionnels.
N'hésitez pas à vous entourer de conseils (expert-comptable, avocat fiscaliste) avant de faire votre choix. L'investissement en conseil peut vous faire économiser considérablement sur le long terme.
Et vous, quelle forme juridique envisagez-vous pour votre holding ?