Qu’est-ce que le private equity ?
Définition du private equity
Le private equity consiste à investir des capitaux dans des entreprises qui ne sont pas cotées sur les marchés publics. Les investisseurs en capital-investissement achètent des parts ou la totalité d'une entreprise pour la contrôler et la gérer avec l'objectif de l'améliorer et de la vendre à profit à moyen ou long terme.
Ce type d'investissement est souvent réalisé par des fonds spécialisés, qui rassemblent l'argent de différents investisseurs pour l'investir dans des projets ciblés avec un potentiel de croissance élevé.
Fonctionnement du private equity
Le processus de private equity peut être divisé en plusieurs étapes clés :
- Levée de fonds : les gestionnaires de fonds de private equity lèvent des capitaux auprès d'investisseurs institutionnels (fonds de pension, compagnies d’assurance, fondations, etc.) et parfois de particuliers fortunés. Ces fonds sont généralement structurés sous forme de partenariats limités avec une durée de vie de 10 à 12 ans.
- Acquisition : le fonds identifie les entreprises ayant un potentiel de croissance ou de restructuration et procède à leur acquisition. Ces acquisitions peuvent se faire de manière individuelle ou en groupe (club deal).
- Gestion et valeur ajoutée : une fois l'investissement réalisé, le fonds travaille activement avec l'entreprise pour améliorer sa gestion, sa stratégie et sa performance financière. Cela peut inclure des changements dans la direction, des investissements stratégiques pour la croissance, des réductions de coûts ou des restructurations.
- Sortie : après avoir détenu l'entreprise pendant une période généralement entre quatre et sept ans, le fonds cherche à vendre sa participation pour réaliser une plus-value. Les sorties se font habituellement par une vente à un autre investisseur privé, une introduction en bourse, ou une vente à une autre entreprise.
Finalement, le private equity joue un rôle déterminant dans l'économie en fournissant aux entreprises non cotées le capital nécessaire pour croître et se transformer, tout en offrant aux investisseurs la possibilité de réaliser des rendements potentiellement élevés sur leurs investissements dans des entreprises à fort potentiel.
Avantages et inconvénients d’investir en private equity
Investir en private equity présente des opportunités uniques ainsi que des défis spécifiques qui peuvent influencer la décision des investisseurs. Voici un aperçu des principaux avantages et inconvénients associés à ce type d'investissement.
Avantages
- Haut rendement potentiel
- Le principal attrait du private equity est le potentiel de rendements élevés comparés aux investissements traditionnels tels que les actions et les obligations cotées en bourse. Les investissements sont souvent réalisés dans des entreprises avec un potentiel de croissance élevé ou des opportunités de restructuration qui peuvent générer des plus-values significatives.
- Diversification du portefeuille
- Investir en private equity permet aux investisseurs de diversifier leur portefeuille en incluant des actifs qui ne sont généralement pas corrélés avec les marchés financiers traditionnels. Cela peut aider à réduire le risque global du portefeuille et à améliorer le rapport rendement/risque.
- Avantages fiscaux
- Dans de nombreux pays, les investissements en private equity bénéficient de traitements fiscaux favorables, notamment des taux d'imposition réduits sur les gains en capital à long terme, ce qui peut augmenter le rendement net pour les investisseurs.
Inconvénients
- Risque de liquidité
- Les investissements sont typiquement illiquides en raison de la nature privée des placements et des horizons d'investissement à long terme. Les investisseurs doivent être prêts à bloquer leur capital pour plusieurs années, sans possibilité de retrait rapide en cas de besoin.
- Risque de perte en capital
- Les investissements en private equity comportent un risque élevé, y compris la possibilité de perdre tout ou partie du capital investi. Les entreprises dans lesquelles les fonds investissent peuvent échouer en raison de divers facteurs tels que la gestion inadéquate, des conditions de marché défavorables, ou des échecs stratégiques.
- Risques liés à la transparence et à la réglementation
- Le secteur du private equity est souvent moins transparent que les marchés publics en raison de la nature privée des transactions et des entreprises concernées. Cela peut rendre plus difficile pour les investisseurs d'évaluer la qualité et la performance de leurs investissements. De plus, la réglementation peut varier considérablement d'une juridiction à l'autre, impactant les risques et les rendements.
Les types d’opérations en private equity
Le private equity se divise en plusieurs catégories d'opérations, chacune ciblant différents types d'entreprises et de situations financières. Ces opérations reflètent diverses stratégies et objectifs d'investissement au sein du vaste domaine du private equity.
Capital Risque (Venture Capital)
Le capital risque, souvent désigné par le terme anglais "Venture Capital", se concentre sur les investissements dans des startups et des entreprises en phase de démarrage ou de croissance précoce.
Ces entreprises sont généralement caractérisées par un potentiel de croissance élevé, mais aussi par un risque substantiel, car elles n'ont souvent pas encore fait leurs preuves ou atteint la rentabilité. Les fonds de capital risque fournissent le capital nécessaire pour développer des produits, financer la recherche et le développement, et couvrir les coûts opérationnels initiaux, tout en prenant généralement une part significative de l'entreprise en échange de leur investissement.
Capital Développement (Growth Capital)
Le capital développement vise à fournir des fonds aux entreprises plus établies qui cherchent à se développer ou à étendre leurs opérations sans changer de structure de propriété.
Ce type d'investissement est idéal pour les sociétés qui ont déjà un modèle d'affaires éprouvé et des flux de revenus stables mais qui nécessitent du capital supplémentaire pour financer des expansions, entrer de nouveaux marchés, ou développer de nouveaux produits. Contrairement au capital risque, le capital développement intervient généralement plus tard dans le cycle de vie d'une entreprise.
Capital Transmission (Buyout)
Le capital transmission, aussi appelé "Leveraged Buyout" (LBO), implique l'acquisition d'une entreprise existante où le capital investi est utilisé pour acheter une participation majoritaire ou totale. Ces opérations sont souvent financées par une combinaison de dette et de capitaux propres, où la dette sert à financer une partie significative du prix d'achat. Les LBO visent à améliorer la performance financière de l'entreprise afin de la revendre ultérieurement pour un profit. Ce type d'opération est typique pour les entreprises avec des flux de trésorerie forts et prévisibles.
Capital Retournement (Distressed/Special Situations)
Le capital retournement est axé sur les entreprises qui traversent des difficultés financières ou opérationnelles. Les fonds spécialisés dans ce type de Private Equity fournissent le capital nécessaire pour stabiliser, restructurer, et revitaliser ces entreprises. Le but est de les remettre sur la voie de la rentabilité. Cela peut impliquer des restructurations de dettes, des changements de gestion, et des révisions stratégiques profondes. Le capital retournement est risqué mais peut offrir des rendements élevés si la restructuration réussit.
Les différentes solutions pour investir en private equity
Investir en private equity offre plusieurs voies, chacune adaptée à différents profils d'investisseurs et à leurs objectifs spécifiques. Voici un aperçu des principales méthodes disponibles pour ceux qui souhaitent s'engager dans ce type d'investissement.
Investissement en direct (Business Angel)
L'investissement en direct, souvent réalisé par des "business angels", consiste à investir directement dans des start-ups ou des petites entreprises en croissance. Les business angels apportent non seulement du capital, mais aussi souvent de l'expertise, des conseils et un réseau de contacts. Cet investissement peut être très rentable, mais il comporte également un risque élevé, car le succès de l'entreprise est incertain.
Fonds labellisés : FCPR, FCPI, FIP
- FCPR (Fonds Commun de Placement à Risque) : ce fonds investit principalement dans des entreprises non cotées en bourse. Il est destiné aux investisseurs disposés à immobiliser leur capital sur une période moyenne à longue (généralement 5 à 10 ans) et offre un potentiel de rendement élevé.
- FCPI (Fonds Commun de Placement dans l’Innovation) : ce type de fonds se concentre sur les entreprises innovantes. Il offre des avantages fiscaux intéressants pour les investisseurs français, notamment une réduction d'impôt sur le revenu.
- FIP (Fonds d'Investissement de Proximité) : le FIP permet d'investir dans des PME régionales. Comme le FCPI, le FIP offre également des avantages fiscaux en France, rendant cet investissement attractif pour ceux qui cherchent à combiner rendement potentiel et optimisation fiscale.
Assurance Vie
Certains contrats d’assurance vie permettent l'investissement en intégrant des unités de compte (UC) qui investissent dans des fonds de private equity. Cette solution offre une exposition à ce type d'investissement tout en bénéficiant des avantages fiscaux de l'assurance vie en France, notamment en termes de fiscalité sur les plus-values et de transmission.
Trackers (ETF) Private Equity
Les ETF permettent d'investir dans un panier d'entreprises non cotées à travers un véhicule coté en bourse. Cette solution offre une liquidité beaucoup plus grande que les investissements directs et permet aux investisseurs de diversifier leur exposition sans avoir à engager d'importantes sommes d'argent.
Crowdfunding
Le crowdfunding ou financement participatif permet aux investisseurs de contribuer directement au capital de startups ou de PME à travers des plateformes en ligne. Cette méthode rend l'investissement en Private Equity accessible à un plus grand nombre de personnes, car elle permet souvent d'investir avec des sommes relativement modestes.
Comptes titrisés (CTO) et PEA
- CTO (Compte-Titres Ordinaire): bien que principalement utilisé pour investir en actions cotées, le CTO peut aussi être utilisé pour certaines formes d'investissements en Private Equity, surtout si des parts de fonds ou d'autres véhicules sont disponibles sur les marchés secondaires.
- PEA (Plan d’Épargne en Actions): en France, le PEA permet d'investir dans des entreprises européennes avec des avantages fiscaux. Bien qu'il soit principalement orienté vers les actions cotées, certains fonds de Private Equity éligibles au PEA peuvent aussi être inclus, offrant ainsi une option d'investissement avec une fiscalité avantageuse.
Montants minimums et stratégies d’investissement
Lorsque l'on envisage d'investir en private equity, comprendre les montants minimums requis et les stratégies d'investissement adaptées peut aider les investisseurs à prendre des décisions éclairées. Ces éléments sont cruciaux pour optimiser les allocations d'actifs et atteindre les objectifs financiers à long terme.
Minimum d’investissement requis
Les montants minimums pour investir en Private Equity varient largement en fonction du type de véhicule d'investissement choisi :
- Investissements directs et Business Angels : l'investissement direct dans des startups ou des PME via le statut de business angel demande souvent un engagement de capital conséquent, typiquement de l'ordre de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliers d'euros, selon la taille et le stade de développement de l'entreprise.
- Fonds labellisés (FCPR, FCPI, FIP) : ces fonds ont souvent des seuils d'entrée plus accessibles, avec des minimums qui peuvent commencer autour de 5 000 à 10 000 euros, rendant l'investissement plus accessible aux investisseurs individuels.
- Assurance Vie : l'investissement via des unités de compte intégrées dans des contrats d'assurance vie peut commencer à partir de quelques milliers d'euros, profitant de la structure pour abaisser le ticket d'entrée.
- ETF Private Equity : les trackers ou ETF permettent une exposition à partir de l'achat d'une seule part, avec des coûts souvent comparables à ceux des actions individuelles sur des bourses traditionnelles.
- Crowdfunding : le crowdfunding permet des investissements très modérés, parfois à partir de quelques centaines d'euros, ce qui ouvre l'investissement en private equity à un public beaucoup plus large.
- CTO et PEA : les montants minimums dépendent de la plateforme et des fonds disponibles, mais peuvent également être relativement bas, permettant d'investir à partir de quelques milliers d'euros.
Exemples de portefeuilles et stratégies
La construction d'un portefeuille doit être alignée avec les objectifs de risque et de retour de l'investisseur, ainsi que son horizon de placement. Voici quelques exemples de stratégies :
- Stratégie conservatrice : pour les investisseurs plus prudents, une stratégie conservatrice pourrait consister à allouer une petite portion du portefeuille global (par exemple, 5-10%) à des fonds de Private Equity avec une forte proportion dans des entreprises matures via des fonds de capital développement ou des LBO.
- Stratégie équilibrée : une stratégie équilibrée peut viser à répartir l'investissement entre divers types de fonds de Private Equity, incluant du capital risque, du capital développement, et du capital transmission, permettant ainsi de bénéficier à la fois du potentiel de croissance des jeunes entreprises et de la stabilité des entreprises plus établies.
- Stratégie agressive : pour les investisseurs disposés à accepter un risque plus élevé pour un potentiel de rendement plus important, une stratégie agressive pourrait impliquer une allocation significative (par exemple, 20-30% du portefeuille total) en capital risque, en se concentrant sur des secteurs à haute croissance comme la technologie ou la biotechnologie.
- Stratégie diversifiée : une stratégie diversifiée en private equity peut aussi inclure des investissements internationaux, s'étendant à des marchés émergents pour capter le potentiel de croissance dans diverses régions géographiques, tout en modérant le risque par la diversification.
La fiscalité du private equity en France
Investir en Private Equity en France offre des avantages fiscaux significatifs mais impose également certaines obligations. Comprendre la fiscalité associée à ce type d'investissement est déterminant pour optimiser les retours et respecter les réglementations en vigueur.
Réductions d’impôt
Les investisseurs en Private Equity peuvent bénéficier de diverses réductions d'impôt en France, particulièrement lorsqu'ils investissent à travers certains véhicules d'investissement spécifiques :
- FCPI (Fonds Commun de Placement dans l’Innovation) : les FCPI sont conçus pour encourager les investissements dans des entreprises innovantes. Les investisseurs peuvent bénéficier d'une réduction d'impôt sur le revenu égale à 18% des sommes investies, plafonnée à 2 160 euros pour une personne seule et 4 320 euros pour un couple marié ou pacsé, sur la base d'une souscription maximale respectivement de 12 000 euros et 24 000 euros.
- FIP (Fonds d'Investissement de Proximité) : similaire au FCPI, le FIP permet aux investisseurs de bénéficier d'une réduction d'impôt sur le revenu de 18% des montants investis. Les plafonds de souscription et les réductions d'impôt sont identiques à ceux des FCPI.
- Souscriptions directes dans des PME : les investissements directs dans certaines PME non cotées peuvent aussi ouvrir droit à une réduction d'impôt sur le revenu de 18%. Les conditions et plafonds sont spécifiques et nécessitent que l'entreprise réponde à certains critères, notamment en termes de taille et d'activité.
Il est important de noter que ces réductions d'impôt sont soumises à des conditions de détention des parts ou actions pendant une durée minimale, généralement de cinq ans, afin de bénéficier pleinement de l'avantage fiscal.
Impôt sur les plus-values
Les plus-values réalisées lors de la vente de parts de fonds de Private Equity ou lors de la cession directe de parts dans des entreprises sont soumises à l'impôt sur les plus-values. En France, le régime fiscal applicable aux plus-values dépend de la durée de détention :
- Barème progressif de l'impôt sur le revenu : pour les parts détenues moins de huit ans, les gains sont imposés selon le barème progressif de l'impôt sur le revenu, après application d'un abattement pour durée de détention qui augmente avec le temps.
- Prélèvements sociaux : en plus de l'impôt sur le revenu, les plus-values sont également sujettes aux prélèvements sociaux au taux actuel de 17,2%.
- Exonération après huit ans de détention : pour les titres détenus plus de huit ans, une exonération totale de l'impôt sur le revenu est possible, bien que les prélèvements sociaux restent dus.
En investissant en private equity, vous devenez un acteur clé de l'économie réelle. Vous contribuez au développement d'entreprises innovantes et participez à la création de valeur sur le long terme. Bien que les risques soient présents, les récompenses potentielles sont importantes. En adoptant une approche stratégique et en vous entourant des bons conseils, vous pourrez bâtir un patrimoine solide et pérenne