Qu'est-ce qu'un Plan d'Épargne en Actions (PEA) bancaire ?
Définition et objectif du PEA
Le PEA est un produit d'épargne réglementé créé pour encourager l'investissement des particuliers dans les entreprises européennes, tout en offrant un cadre fiscal avantageux.
Il combine deux éléments essentiels :
- Un compte-titres où sont logés vos investissements (actions, ETF, etc.),
- Un compte espèces qui sert aux opérations d'achat et de vente, et à recevoir les dividendes.
Le principal atout du PEA réside dans sa fiscalité privilégiée. Après 5 ans de détention, les plus-values et dividendes sont exonérés d'impôt sur le revenu (mais restent soumis aux prélèvements sociaux de 17,2%).
Les différents types de PEA : PEA classique, PEA-PME, et PEA jeune
Il existe aujourd'hui trois formules distinctes :
- Le PEA classique : C'est la version standard du dispositif. Vous pouvez y investir dans toutes les entreprises européennes cotées, avec un plafond de versement fixé à 150 000 €,
- Le PEA-PME : Créé en 2014, il est dédié aux investissements dans les petites et moyennes entreprises européennes. Son plafond est de 225 000 €,
- Le PEA jeune : Introduit par la loi PACTE en 2019, il s'adresse aux 18-25 ans rattachés au foyer fiscal de leurs parents. Son plafond est limité à 20 000 €.
Voici une comparaison détaillée :
Un épargnant peut détenir simultanément un PEA classique et un PEA-PME, pour un plafond cumulé de 375 000 €.
Les conditions d'ouverture d'un PEA bancaire
Qui peut ouvrir un PEA ?
Pour ouvrir un PEA, vous devez :
- Être une personne physique majeure (ou 18-25 ans pour le PEA jeune),
- Être domicilié fiscalement en France,
- Un PEA ne peut avoir qu'un seul titulaire (pas de compte joint).
Les non-résidents fiscaux français ne peuvent pas ouvrir de PEA. Si vous devenez non-résident après l'ouverture, vous conservez votre plan mais sans pouvoir effectuer de nouveaux versements.
Les personnes sous tutelle peuvent également ouvrir un PEA, avec l'accord de leur tuteur.
Quelles sont les démarches pour l'ouverture ?
L'ouverture d'un PEA est relativement simple et peut se faire auprès :
- D'une banque traditionnelle,
- D'une banque en ligne,
- D'un courtier spécialisé.
Les documents généralement demandés sont :
- Une pièce d'identité valide,
- Un justificatif de domicile récent,
- Un RIB pour alimenter le compte.
Le processus peut être entièrement numérique chez certains établissements, ou nécessiter un rendez-vous en agence pour d'autres.
Soyez particulièrement vigilant aux frais pratiqués : droits de garde, frais de transaction, frais de gestion... Ces coûts peuvent varier considérablement d'un établissement à l'autre.

Est-il possible d'avoir plusieurs PEA ?
La règle est simple et stricte : une personne ne peut détenir qu'un seul PEA classique et éventuellement un PEA-PME.
Ouvrir un deuxième PEA classique vous exposerait à la clôture obligatoire du second plan ouvert, avec des conséquences fiscales potentiellement lourdes.
En revanche, dans un couple, chaque membre peut ouvrir son propre PEA. Pour un couple marié ou pacsé, cela permet d'atteindre un plafond global de 300 000 € pour les PEA classiques, et jusqu'à 750 000 € si chacun dispose également d'un PEA-PME.
Les limites et plafonds du PEA
Plafond de versement
Les plafonds de versement sont clairement définis :
- 150 000 € pour le PEA classique,
- 225 000 € pour le PEA-PME,
- 20 000 € pour le PEA jeune.
Ces limites concernent uniquement les versements effectués. Une fois ce plafond atteint, vous ne pouvez plus alimenter votre PEA, mais vos investissements peuvent continuer à se valoriser sans limitation.
Par exemple, si votre PEA atteint 300 000 € grâce à la performance de vos placements, vous conservez tous les avantages fiscaux sur cette somme, bien qu'elle dépasse largement le plafond initial.
Les dividendes réinvestis ne sont pas comptabilisés dans le plafond.
Les limites spécifiques selon le type de PEA
Au-delà des plafonds, chaque PEA présente des contraintes particulières :
Pour le PEA classique :
- Uniquement des actions d'entreprises européennes (UE, Islande, Norvège),
- Pas d'investissement direct dans les matières premières ou devises,
- Pas d'effet de levier autorisé.
Pour le PEA-PME :
- Restriction aux PME et ETI européennes,
- Univers d'investissement plus restreint,
- Moins d'ETF disponibles.
Pour le PEA jeune :
- Plafond limité à 20 000 €,
- Impossibilité de retraits avant la majorité fiscale (sauf exceptions).
Une contrainte majeure concerne les retraits : tout retrait avant 5 ans entraîne généralement la clôture du PEA (avec quelques exceptions depuis la loi PACTE).
Les investissements éligibles dans un PEA
Quelles actions peuvent être intégrées ?
Le PEA permet d'investir dans :
- Les actions d'entreprises ayant leur siège dans l'UE, en Islande ou en Norvège,
- Les titres de SICAV et FCP investis à au moins 75% en actions européennes,
- Les parts de FCPR et FCPI sous certaines conditions.
Ne sont pas éligibles :
- Les actions américaines, asiatiques ou d'autres zones hors UE/EEE,
- Les obligations,
- Les produits dérivés (warrants, turbos),
- Les métaux précieux.
Cette restriction géographique vise à favoriser le financement des entreprises européennes. Les grands groupes du CAC 40 comme LVMH, Sanofi ou TotalEnergies sont éligibles, tout comme les entreprises allemandes, espagnoles ou italiennes.
Pour diversifier internationalement, la solution consiste à utiliser des ETF éligibles au PEA mais exposés à des marchés mondiaux.

L'utilisation des ETF dans un PEA
Les ETF (Exchange Traded Funds) sont devenus très populaires dans les PEA. Ces fonds indiciels permettent :
- De répliquer la performance d'un indice (CAC 40, Euro Stoxx 50),
- De diversifier facilement son portefeuille,
- D'accéder à différents secteurs avec des frais réduits.
Dans un PEA, on trouve deux types d'ETF :
1. Les ETF à réplication physique : ils détiennent réellement les titres de l'indice,
2. Les ETF à réplication synthétique : ils utilisent des swaps pour reproduire la performance.
Pour être éligible au PEA, un ETF doit investir au moins 75% en actions européennes. Certains ETF utilisent des techniques d'optimisation pour exposer l'investisseur à des marchés non européens tout en restant éligibles.
Comparaison entre PEA et compte-titres
Le PEA et le compte-titres ordinaire sont les deux principaux véhicules d'investissement en actions pour les particuliers. Voici leurs différences essentielles :
Le choix entre les deux dépend de :
- Votre horizon d'investissement,
- Votre besoin de flexibilité,
- Votre stratégie géographique,
- Les instruments financiers souhaités.
La solution optimale consiste souvent à combiner les deux : utiliser le PEA jusqu'à son plafond pour les investissements éligibles, puis compléter avec un compte-titres.
Le fonctionnement du PEA bancaire
Comment alimenter et gérer un PEA ?
Pour alimenter votre PEA, vous effectuez des versements en euros sur le compte espèces associé. Ces versements peuvent être :
- Ponctuels,
- Réguliers (virements programmés),
- Variables selon vos capacités d'épargne.
Une fois l'argent versé, vous l'investissez en achetant des titres éligibles via l'interface de votre établissement.
La gestion quotidienne implique plusieurs opérations :
- Achat de nouveaux titres,
- Vente de titres détenus,
- Perception et réinvestissement des dividendes,
- Arbitrages entre différentes positions.
Important : les dividendes perçus sont automatiquement versés sur le compte espèces mais ne sont pas réinvestis automatiquement. Vous devez les réaffecter manuellement.
Autre point : le compte espèces ne rapporte généralement aucun intérêt. Ne laissez pas d'importantes sommes y dormir.
Les retraits et conditions associées
Le régime des retraits constitue une particularité importante du PEA :
Avant 5 ans :
Tout retrait entraîne généralement la clôture du plan, sauf dans certains cas exceptionnels :
- Décès du titulaire,
- Invalidité (2ème ou 3ème catégorie),
- Licenciement,
- Création/reprise d'entreprise (depuis la loi PACTE).
La clôture avant 5 ans implique une imposition des gains selon le régime standard (flat tax de 30%).
Entre 5 et 8 ans : les retraits partiels sont possibles sans clôture, mais ils empêchent de faire de nouveaux versements.
Après 8 ans : même souplesse qu'entre 5 et 8 ans, avec l'option supplémentaire de percevoir une rente viagère exonérée d'impôt sur le revenu.
La loi PACTE a assoupli certaines règles, notamment la possibilité de faire des retraits après 5 ans sans bloquer les versements ultérieurs (si le plafond n'est pas atteint).
La fermeture du PEA : comment ça se passe ?
La fermeture d'un PEA peut survenir dans plusieurs situations :
1. Fermeture volontaire par le titulaire,
2. Fermeture automatique suite à un retrait avant 5 ans,
3. Fermeture pour non-respect des règles (détention de deux PEA par exemple),
4. Fermeture suite au décès du titulaire.
Le processus comprend généralement :
- La demande auprès de l'établissement,
- La vente des titres ou leur transfert vers un compte-titres,
- Le calcul des gains ou pertes,
- L'application de la fiscalité correspondante,
- Le versement du solde sur votre compte bancaire.
Les conséquences fiscales dépendent de la durée de détention :
- Avant 5 ans : imposition à la flat tax de 30 %,
- Après 5 ans : exonération d'IR mais prélèvements sociaux de 17,2 %.
Après la fermeture, vous pouvez ouvrir un nouveau PEA immédiatement, mais l'antériorité fiscale est perdue.
Le PEA n'est pas simplement un produit d'épargne, c'est un véritable outil de création de richesse qui, bien utilisé, peut significativement contribuer à l'atteinte de vos objectifs financiers.
Les informations présentées dans cet article ont un but strictement informatif et pédagogique. Elles ne constituent ni un conseil financier, ni une recommandation personnalisée. Avant toute décision d’investissement, nous vous recommandons de consulter un professionnel agréé (conseiller en gestion de patrimoine, expert-comptable, etc.) afin d’évaluer les solutions les plus adaptées à votre situation personnelle, fiscale et patrimoniale.
Les investissements comportent des risques de perte en capital. Ne placez jamais plus que ce que vous êtes prêt à perdre.